Avec la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, de nombreux économistes prévoient des périodes de turbulences à venir pour l'économie européenne. Le « pire scénario » prédit par les experts s'est déroulé, et les ramifications financières des politiques protectionnistes de Trump devraient se répercuter sur le marché mondial. Alors que l'Europe se prépare à une guerre commerciale, qui, selon certains experts, coûtera près de 200 milliards d'euros au cours des quatre prochaines années, la question se pose : le marché immobilier européen pourrait-il devenir une valeur refuge pour les investisseurs américains ?

Un déplacement des investissements américains vers l'Europe

En 2016, après la victoire initiale de Trump à la présidence, de nombreux Américains ont cherché à protéger leur patrimoine en investissant dans l'immobilier européen, en achetant des résidences secondaires ou troisièmes et en investissant dans des propriétés commerciales et industrielles. Cette tendance n'était pas seulement motivée par le désir d'un environnement d'investissement stable, mais aussi par un désir de stabilité politique dans une Europe qui semblait plus conforme à leurs valeurs par rapport à une Amérique dirigée par Trump. Aujourd'hui, après sa deuxième élection, il semble probable que la demande de biens immobiliers dans les villes européennes et les hauts lieux de villégiature augmentera à nouveau, en particulier au Portugal.

L'Europe, en général, est de plus en plus considérée comme un endroit plus sûr pour les investisseurs immobiliers internationaux, non seulement en Allemagne, en France ou dans les pays du Benelux, mais sur tout le continent. Pour les investisseurs américains et d'autres qui cherchent à sécuriser leurs actifs dans un environnement démocratique et stable, l'Europe représente une option prometteuse. Le Portugal, en particulier, offre un avantage concurrentiel significatif en raison de son emplacement, de son infrastructure numérique de haute qualité et de sa stabilité économique globale, bien que ses politiques fiscales doivent encore être améliorées par rapport à d'autres pays européens comme les Pays-Bas.

Principaux moteurs du marché immobilier européen

Plusieurs facteurs contribuent à la dynamique du marché immobilier, notamment la croissance des revenus, les taux d'intérêt, la démographie et le coût de la construction. Dans les années à venir, la croissance des revenus européens devrait être freinée par les guerres commerciales anticipées et l'augmentation des dépenses de sécurité extérieure. La hausse des pressions inflationnistes, tant aux États-Unis qu'en Europe, pourrait également limiter la possibilité de baisses de taux d'intérêt, ce qui pourrait freiner davantage les volumes de transactions dans toutes les catégories d'actifs.

Dans un tel environnement, les investisseurs immobiliers sont susceptibles de se concentrer davantage sur les segments de marché clés. Des domaines tels que la santé, la logistique, l'industrie, les sites d'énergie renouvelable et les centres de données devraient recevoir la part du lion des investissements. Cependant, il est peu probable que les volumes de construction, en particulier pour les logements neufs, connaissent une croissance significative. Cette limitation des nouveaux développements pourrait créer des tensions sociales, et il est urgent de trouver des solutions politiques rapides et efficaces pour remédier aux pénuries de logements.

Les défis de la deuxième administration Trump

La deuxième administration Trump devrait donner la priorité à la déréglementation et à l'innovation technologique, ce qui pourrait renforcer la compétitivité des États-Unis et attirer davantage de capitaux internationaux aux États-Unis, potentiellement aux dépens de l'Europe. Ce changement d'orientation pourrait poser des défis supplémentaires au marché immobilier européen, car les investisseurs américains pourraient se tourner de plus en plus vers leurs propres rivages pour trouver des opportunités.

Bien que les freins et contrepoids politiques au sein des institutions américaines puissent stabiliser les marchés dans une certaine mesure, les flux de capitaux mondiaux resteront probablement volatils. Dans les années à venir, on s'attend à ce que Washington prenne des décisions rapides et imprévisibles, ce qui contribuera à une volatilité importante sur les marchés internationaux, y compris l'immobilier. Une incertitude plus élevée, cependant, pourrait jouer en faveur des marchés immobiliers, car de nombreux investisseurs considèrent l'immobilier comme un actif sûr en période d'incertitude. Cela reste vrai tant que les fondamentaux économiques sous-jacents ne sont pas gravement perturbés.

L'inflation et l'immobilier : une arme à double tranchant

Le principal risque pour les marchés immobiliers européens réside dans l'inflation mondiale. Si l'inflation continue d'augmenter dans le monde entier, cela pourrait nuire à l'attractivité de l'immobilier en tant qu'investissement sûr. La peur générale de l'inflation, aggravée par l'instabilité politique, pourrait dissuader les investisseurs d'investir sur le marché immobilier européen. Cependant, si elles sont bien gérées, les pressions inflationnistes pourraient également pousser les investisseurs vers l'immobilier comme couverture contre la dévaluation de la monnaie.

En conclusion, si la réélection de Donald Trump pourrait présenter des défis importants pour l'Europe, elle pourrait également créer une opportunité pour le marché immobilier européen de devenir un refuge pour les investisseurs américains cherchant à protéger leur patrimoine en période d'incertitude. Des pays comme le Portugal, qui ont des perspectives économiques stables et des politiques fiscales attrayantes, sont bien placés pour capter cet afflux d'investissements. Pourtant, comme toujours, le succès de ce virage dépendra de la gestion des risques économiques sous-jacents, notamment l'inflation, et de la création d'un environnement propice à la croissance à long terme du secteur immobilier.


Author

Paulo Lopes is a multi-talent Portuguese citizen who made his Master of Economics in Switzerland and studied law at Lusófona in Lisbon - CEO of Casaiberia in Lisbon and Algarve.

Paulo Lopes