L'annonce a été faite par António Costa lors du débat bimensuel qui s'est déroulé hier à l'Assemblée de la République, en réponse à l'unique député de Livre.
"Dès demain (jeudi 19 octobre), le Conseil des ministres approuvera le décret-loi sur l'application des allocations de chômage aux victimes de violence domestique ", a déclaré le Premier ministre.
Rui Tavares a interrogé le chef du gouvernement sur "l'engagement budgétaire" de 2022 concernant l'extension des allocations de chômage aux victimes de violence domestique, regrettant que la mesure n'ait pas encore été mise en œuvre.
"Nous n'allons pas vers le budget 2024 sans résoudre un problème qui vient de 2022 et 2023. La dernière fois que nous avons parlé de cette question, le Premier ministre m'a dit que c'était dans le circuit législatif, qu'est-ce qu'on attend ? Un décret-loi du Conseil des ministres qui dise enfin aux victimes que nous ne laisserons pas passer un mois de plus pour ces personnes, un mois de plus est un mois entre la vie et la mort", a déclaré l'unique député.
Rui Tavares a souligné que cette mesure est "absolument essentielle", soutenant que les victimes de violence domestique sont souvent soumises à une dépendance financière "qui ne leur permet pas de reconstruire leur vie".
Après avoir affirmé que "de nombreuses personnes perdent leur emploi lorsqu'elles tentent de reconstruire leur vie et de se libérer de la violence domestique", le député unique de Livre a jugé "inacceptable que la sécurité sociale ne soit pas du côté de la personne".
Dans son discours, le député a également fait référence au budget de l'État pour l'année prochaine, estimant qu'il est "tout à fait légitime que le débat sur l'utilisation de l'excédent soit mené de la manière la plus inclusive et participative possible, y compris au sein du Parlement".
Rui Tavares a mis le gouvernement au défi de discuter chaque année d'un "engagement en faveur de l'équité et de l'investissement" en ce qui concerne l'utilisation de l'excédent budgétaire.
Il a défendu l'idée de "payer la dette publique, oui, mais pas seulement : l'investissement public, alléger le fardeau du travail avec une réforme fiscale progressive, répondre à l'urgence sociale, et discuter de tout cela à l'Assemblée de la République".
A ce stade, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement porte ce débat devant le Parlement dans la proposition de budget pour l'année prochaine et qu'il a décidé de le faire "très inspiré par une question" que le député lui a posée lors d'un débat sur ce qu'il convenait de faire avec le solde.
"Ce que nous avons proposé, je crois, est un équilibre responsable avec notre avenir ainsi qu'aujourd'hui", a-t-il soutenu, affirmant qu'"une partie du solde est réservée au renforcement du fonds de stabilisation financière de la sécurité sociale", car "il est nécessaire de continuer à diversifier les sources de financement afin de garantir sa viabilité future".
Le Premier ministre a également souligné la création d'un "nouveau fonds dédié à l'investissement" pour "préparer l'après-2026".
"Lorsque le PRR [Plan de relance et de résilience] prendra fin, et dans l'incertitude de ce que sera le prochain cadre de financement dans une Europe élargie, il est essentiel que le pays commence à créer un fonds qui soutienne la continuité de l'investissement public après 2026", a-t-il indiqué.
Le Premier ministre a également mis l'accent sur la réduction de la dette, en indiquant que, dans le même temps, le gouvernement souhaite répondre à l'urgence sociale et renforcer les services publics qui "sont des piliers fondamentaux de l'État social, tels que les écoles publiques ou le Service national de santé".