Vendredi soir, en ce 1er avril de mauvais augure, j'étais en train de rattraper mon retard avec les nouvelles du secteur, The Trade Press, et j'ai lu un article menaçant et peu engageant sur les sociétés fictives non réglementées, rédigé par Ricardo da Palma Borges, associé directeur de Ricardo da Palma Borges & Associates, au nom d'Utmost Wealth Solutions. À ma grande surprise, il ne s'agit pas d'un "poisson d'avril". Difficile à croire mais vrai, et je cite :
"Un développement récent dans la lutte contre les abus fiscaux est la proposition de projet de directive "Unshell" publiée le 22 décembre 2021, qui vise à empêcher l'utilisation abusive d'entités fictives à des fins fiscales inappropriées. La probabilité que cette proposition devienne une loi, même si elle est modifiée, est élevée, en raison de la pression de la Commission européenne."
En supposant qu'un consensus soit atteint entre les États membres de l'Union européenne (UE), les nouvelles règles entreront en vigueur le 1er janvier 2024. Le statut des entités fictives est déterminé en analysant les deux années précédentes. Par conséquent, 2022 sera une période pertinente si les règles entrent en vigueur.
Entreprises concernées et impacts
La proposition établit une liste de critères permettant d'identifier les "entités déclarantes", définies comme des entités résidentes de l'UE qui gagnent principalement des revenus passifs (ou détiennent principalement certains types d'actifs), dans un contexte transfrontalier, et qui externalisent la gestion quotidienne et la prise de décision pour des fonctions importantes.
Toutes les entités déclarantes doivent ensuite démontrer qu'elles satisfont à certaines exigences minimales en matière de substance (locaux propres, directeur local exclusif ou nombre suffisant d'employés résidents à temps plein et compte bancaire dans l'UE). Si les exigences minimales de substance ne sont pas remplies, la directive proposée considérera l'entité comme une "coquille", ce qui entraînera la perte des avantages (fondés sur les conventions de double imposition et les directives de l'UE) et le traitement de la coquille comme une entité transparente à des fins fiscales.
Bien que les États non membres de l'UE ne soient pas liés par ce régime, des conséquences fiscales négatives découleront également du refus d'accorder un certificat de résidence fiscale à la coquille ou de la délivrance d'un certificat assorti d'une déclaration d'avertissement de la coquille par les autorités fiscales de la juridiction où la coquille était censée être un contribuable résident. Par exemple, les États sources / payeurs de pays tiers peuvent appliquer des taxes nationales sur les paiements sortants (sans tenir compte de la convention de double imposition conclue avec l'État de résidence de la coquille). Les données déclarées par les entités concernées seront couvertes par l'échange automatique d'informations et pourront donner lieu à des demandes de contrôle fiscal. Quelles sont les prochaines étapes ? Les investisseurs font l'objet d'une attention croissante du point de vue de la conformité fiscale. Ils sont poussés à faire preuve de transparence et à se conformer aux exigences des autorités réglementaires et fiscales.
L'utilisation de véhicules de société devient de plus en plus difficile. En effet, un nombre croissant d'investisseurs utilisent des produits d'épargne à long terme pour protéger, gérer et transmettre leur patrimoine. Ces produits offrent une solution solide, bien reconnue et transparente, qui permet d'utiliser les allégements fiscaux disponibles. Il s'agit notamment d'obligations d'investissement ou de rachat de capital bien réglementées ou d'ULIP, qui ne sont généralement soumises qu'aux règles d'imposition du pays de résidence de l'assuré. L'ULIP, notamment, offre une certaine souplesse en termes de sélection des investissements, de protection des actifs, de confidentialité vis-à-vis des parties autres que les autorités publiques et d'évitement des successions. Il offre aussi généralement des avantages conformes à l'intention du législateur, à savoir une croissance à imposition différée, des prestations de décès exonérées et des taux d'imposition réduits pour les rachats en fonction de la durée de la police. Lorsqu'ils passent d'une structure de détention d'entreprise à une solution de remplacement, comme l'ULIP, les investisseurs doivent tenir compte des incidences fiscales et décider s'ils doivent mettre en place cette solution avant ou après la dissolution du véhicule.
Si cette dernière intervient en premier, le traitement fiscal du partage de ses actifs peut varier de manière significative, certains pays considérant le produit de la vente à l'actionnaire comme un dividende et d'autres comme un gain en capital. Dans certaines juridictions, il pourrait être possible d'attribuer les actifs en nature à l'actionnaire par "décès" d'une société sans les liquider, généralement avec une base égale à leur juste valeur marchande. Néanmoins, dans d'autres scénarios (par exemple, pour les résidents fiscaux non habituels au Portugal), la solution efficace serait que la société vende ses investissements et distribue des dividendes exonérés d'impôt à l'actionnaire encore pendant sa "vie", plutôt que ce dernier ne génère des gains imposables sur le produit de la dissolution. Investir dans l'ULIP serait alors l'étape ultime.
Conclusion
La directive "Unshell" s'ajoutera probablement à d'autres outils qui s'attaquent à la planification fiscale agressive, à savoir les récentes règles de divulgation obligatoire pour les intermédiaires, le futur cadre pour la fiscalité des entreprises dans l'UE (BEFIT), ou la 8e directive sur la coopération administrative couvrant les crypto-actifs. Les bénéficiaires d'entités à risque doivent rapidement revoir leurs structures actuelles pour éviter de lourdes conséquences et l'ULIP peut être une alternative viable aux structures de gestion de patrimoine existantes.
Cet article d'Utmost Insights a pour but de fournir quelques conseils aux conseillers et à leurs clients sur la proposition de projet de directive "Unshell", ses conséquences fiscales et comment les contrats d'assurance-vie en unités de compte peuvent être la solution.
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Antonio Rosa est le directeur associé de Blacktower à Lisbonne, au Portugal, avec des bureaux à Quinta do Lago et Cascais.
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